Katia Guerreiro

Nouvel album Mistura.

Fabuleux fado Le Monde
Katia Guerreiro, l’ambassadrice du fado France 24
Le fado enchanteur de Katia Guerreiro l’Express
Katia Guerreiro, une des plus belles voix du monde Vibrations

Depuis toujours dans le chant de Katia Guerreiro l’âme est en avant. Sincère miroir de son cœur, de ses joies et ses douleurs, reflet de sa vie intérieure, de ses dialogues avec ses proches, son public, son pays et le monde.

Sur ce nouveau répertoire elle avoue le mélange (Mistura) qui l’a construit. Elle y confie ses forces et faiblesse, y affirme la nécessité des renaissances, sa soif de découvertes.

Son enfance sur l’île de São Miguel dans les Açores a fait de Katia Guerreiro une insulaire autant qu’une voyageuse. Avant d’illuminer les scènes de la planète, son premier départ fut naturellement pour Lisbonne, devenu son port d’attache. Elle s’engage dans le soin, elle devient médecin et apaise par son chant. Elle maîtrise sa voix dans les casa de fados et sa foi dans l’exemple d’Amalia Rodrigues.
Tout en se composant une palette originale qui l’a distingue en fadista sincère et bouleversante, Katia revient régulièrement au répertoire tutélaire d’Amalia. Dans Mistura, où dominent les oeuvres originales qu’elle a suscitées, un châle noir (Xale Negro) flotte sur les eaux, comme il semblait flotter sur les épaules de sa légendaire aînée lorsqu’elle se donnait au fado. Sur une mélodie de l’illustre Alfredo Marceineiro (1891-1982), ce nouveau texte est de Manuela de Freitas, littéraire comédienne qui signe aussi Tempo de Viver mis en musique par le guitariste Pedro de Castro et Lisboa Perdeu A Voz sur une musique de Tiago Curado. également concepteur graphique de ce disque.
Les deux premiers de ces fados ont été produits lors des séances, de son précédent album Sempre (2018) par José Mario Branco, époux de l’autrice, guide et complice de la chanteuse. Cet auteur, compositeur, interprète et arrangeur, disparu en 2019, fut l’un des symboles chantants de la lutte contre Salazar et le grand rénovateur du fado post dictature.
Katia s’inscrit pleinement dans la grande histoire du fado, elle en convoque les grandes figures passées et présentes et en prépare le futur, en restant fidèle à l’essence de cette musique et à sa famille d’auteurs, de compositeurs et de musiciens.
Pour compléter le travail de José Mario Branco, elle a demandé l’aide à deux de ses architectes sonores historiques : Tiago Bettencourt, qui avait notamment dirigé en 2014 l’enregistrement d’Até Ao Fim, a pris en charge trois chants dont Que Passo Quers Sar qu’il lui a écrit sur mesure. Et c’est à son précieux directeur musical Pedro de Castro qu’est revenu la part du lion. Il a pris soin de la réalisation des sept autres, a mis en musique sept textes et posé sa magique guitare portugaise sur la majorité des pistes de Mistura seul ou en duo avec un autre prodige : Luis Guerrero, en solo sur deux d’entre eux.
Plusieurs générations d’auteurs compositeurs se croisent dans Mistura.
Issu d’une grande famille de fadistes, Helder Mouthino, qui est aussi son manager, lui a offert texte et mélodie de Já Nåo Me Perco No Mar qui souligne sa liberté et la profondeur de son coeur.
Deux géants de la chanson portugaise, l’auteur João Monge et le compositeur Zeca Madeiros, ont complotés ensemble Vida de Fado, portrait philosophique de son destin de fadista.
Depuis ses tous premiers pas, Katia chante la poétesse Maria Luísa Baptista qui lui a confié deux textes (Mistura et Esqueci-Me Da Alegria) avant de tirer sa révérence en 2016. La même année a disparu Carlos Mendoça, parolier, danseur, costumier et rois des défilés de carnavals de Lisbonne dont le Uma Pergunta Attrevida mis en musique par Pedro de Castro, questionne le futur du fado.
Son ami Pedro Rapoula, auteur et directeur du festival du livre de Bogota, a tissé les vers voyageur de Cais da Saudade devenu fado sous les doigts de Pedro de Castro comme O Santo Antonio Na Aldeia, l’évocation d’un jour de fête du poète populaire Feliciano Da Silva.
Habituellement plus ancrée dans les sonorités contemporaines, la chanteuse Rita Redshoes a écrit et composé Espelho Teu, une mélodie sans âge sur l’éternel amour.
Il faut citer aussi ces musiciens : la guitare fidèle de João Veiga, la classique d’André Ramos ou l’électrique de Rui Veloso (sur le fado titre), la basse acoustique de Francisco Gaspar. Ils ont façonné l’écrin boisé, profond ou joyeux de Mistura.
En plus de 20 ans de carrière se mêlent voyages et honneurs internationaux, récitals poignants récompensés d’ovations, de fleurs, de larmes tendres et de sourires émus. Toujours, le coeur et l’âme à nus, Katia Guerreiro est restée fidèle à un fado sans fards ni œillères, sans filtres ni filets, qui hier comme ici et maintenant exprime des sentiments intemporels.